Les bêta-bloquants (BB) constituent une classe thérapeutique majeure utilisée dans le traitement de maladie coronaire et de l’insuffisance cardiaque (ils sont également utilisés en ophtalmologie sous forme de collyre dans le traitement de glaucome). Ils participent aux traitements des troubles du rythmes, des tachycardies et parfois de l’hypertension artérielle.
Les effets cardiaques des BB résultent d’une action bloquante sur les récepteurs B1 cardiaque.
Les effets indésirables, cardiaque, sont : bradycardie, troubles de la conduction, troubles du rythme, hypotension artérielle.
Les effets indésirables, non cardiaque, les plus fréquents sont une asthénie physique et psychique, diminution de la libido, des cauchemars et les extrémités froides type syndrome de Raynaud (liste non exhaustive).
Les bêtabloquants, par leur effet sur le métabolisme lipido-glucidique, favorisent le stockage des graisses et la prise de poids.
Cela se traduit chez des patients prédisposés par le développement d’une insulinorésistance, voire d’un diabète de type II.
Les bêtabloquants sont donc indirectement diabétogènes. Cependant cette information est à pondérer, les dernières générations de bêta-bloquants ont une meilleure tolérance d’un point de vue métabolique.
Certains BB sont cardio-sélectifs, ils n’agissent que sur les récepteurs B1 cardiaques.
D’autres ne le sont pas et de fait peuvent se fixer sur les récepteurs B2 et les bloquer (au niveau des bronches et muscles lisses entre autre).
Les bêtabloquants en se fixant sur les récepteurs B2 entraînent bronchodilatation et vasodilatation. Les récepteurs B2, une fois activés, vont provoquer un relâchement musculaires des cellules musculaires à contraction involontaires (bronches, vaisseaux etc)
L’hypoglycémie est un effet de classe des β-bloquants, notamment lié à leur action sur les récepteurs B2 provoquant une dérégulation de la glycémie par inhibition de la glycogénolyse et de la néoglucogenèse hépatique. Ces inhibitions entraînent donc une diminution de la production de glucose => hypoglycémie
Les effets métaboliques sont variables selon le type d’effort
BÊTA-BLOQUANT & PERFORMANCE
Les bêtabloquants sont détournés par les sportifs en raison de leur effet anti-stress et anti-émotionnel. Ils le sont surtout dans les sports où la précision est une composante déterminante de la performance (tir à l’arc, saut à ski, natation synchronisée, billard, automobile, gymnastique etc…). Ils améliorent la coordination et la concentration.
Dans les activités brèves et intenses, les effets négatifs des BB sont faibles. La filière énergétique sollicitée dans ces activités est la filière anaérobie peu consommatrice de lipides et de glucides. Le principal effet délétère concerne le temps de récupération qui sera plus long car la vitesse d’élimination des déchets sera altérée ainsi que la reconstitution des stocks énergétiques.
Concernant les activités physiques de longues durées, elles imposent une augmentation du débit cardiaque mais au profit des territoires musculaires sollicités. Après une période d’adaptation au traitement, grâce à la baisse des résistances vasculaires périphériques (= force qui s’oppose au courant sanguin comme lorsque l’on cours avec le vent de face ! ) et au phénomène de redistribution vasculaire, il n’est pas noté de diminution significative de la consommation maximale d’oxygène ainsi que des performances.
En revanche sur le plan métabolique, ces activités mobilisent la filière aérobie basée sur la lipolyse et la glycogénolyse. L’activité sera alors plus ou moins perturbée selon sa durée et son intensité.
Un effort d’une heure à 60% de votre VO2max se déroulera sans difficulté cependant le même effort à 75% de votre VMA risque de se finir au pas. Pour les personnes sous BB et adeptes de courses à pied ou de cyclisme, il peut être intéressant de réaliser des tests d’efforts avec analyse des échanges gazeux.
À noter qu’une activité physique régulière peut influer sur le métabolisme du médicament (modification du volume de distribution, modifications de la circulation gastro-intestinale et du temps de transit par exemple) d’où la nécessité de respecter les doses prescrites et consulter son médecin si vous constatez quelque chose d’anormale.
L’hydratation comme toujours est également primordiale.
Autre point à noter, les sportifs utilisent parfois certains bêta bloquants avant les entraînements de sorte à augmenter la sécrétion endogène ( par le corps ) d’hormone de croissance. Ces médicaments étaient utilisés en pédiatrie dans les années 60-70 pour traiter les troubles de croissance. Les médicaments dérivés de peptides type EPO, hormone de croissance ont été développés à partir des années 80.
Un effet rebond est observé en cas d’arrêt brutal des bêtabloquants. Le corps va réagir à l’administration de bêtabloquants en augmentant la production de récepteurs bêta. En raison de cette surproduction, l’arrêt brutal rendra disponible beaucoup plus de récepteurs disponibles => les effets initiaux seront majorés (tachycardie, troubles du rythme, hyperglycémie etc etc ).
Ces dopants sont extrêmement dangereux…Si vous tenez à votre vie, ne les utilisez pas hors prescription médicale !!! �(����s]r�
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