Cet article évoque un problème rare qui peut survenir en cas de déshydratation importante et/ou d’erreur diététique lors des jours précédents une épreuve de longue durée ( marathon, Trail, ultra etc…)

 EN TEMPS NORMAL…

Lors d’un effort, les cellules musculaires sont lésées en raison d’une hypersollicitation, le muscle continue à fonctionner de façon normale d’un point de vue métabolique. Après cet effort, l’hydratation, l’alimentation et le repos permettent aux muscles de se régénérer. Voici ce qui se passe dans 99% des cas. On appelle ça la rhabdomyolyse bénigne d’effort

EN SITUATION PATHOLOGIQUE

En cas de rhabdomyolyse d’efforts sévères, les cellules musculaires striées relarguent dans le sang leurs contenus (transaminases, CPK, myoglobyne & LDH). Ceci est témoin d’une souffrance cellulaire intense, traduisant un dysfonctionnement majeur, qui est la conséquence directe du déséquilibre entre les apports en oxygène, ou en sources énergétiques, ou des deux à la fois au niveau musculaire, et les besoins du muscle, considérablement augmentes par la longueur ou l’intensité de l’exercice.

Tout processus qui perturbe la production ou l’utilisation de l’ATP par le muscle strié squelettique ou qui impose une demande en énergie excédant les possibilités de production d’ATP peut ainsi provoquer une rhabdomyolyse.

CONSÉQUENCES

Au niveau cellulaires le déficit en ATP va entraîner une accumulation de sodium (Na /K ATPase) qui va provoquer des œdèmes et de calcium dans les mitochondries responsable de courbatures et de crampes.

L’accumulation de sodium entraîne dès mouvement d’eau qui vont provoquer une hypo-volémie ( diminution volume sanguin) + œdèmes musculaires qui vont comprimer les nerfs et vaisseaux nourriciers => déficit encore plus important d’énergie => cercle vicieux !

Au niveau rénal la libération trop importante de myoglobine dans le sang ainsi que la production trop importante de déchets (radicaux libres) et l’acidose locale entraîne des complications rénales pouvant aller jusqu’à  la nécrose tubulaire aiguë. La myoglobine est toxique pour le rein d’où les conséquences potentiellement graves en cas de relargage important.

Au niveau sanguin on retrouve également une augmentation importante du potassium pouvant être responsable de troubles du rythme cardiaque

TRAITEMENT

Le traitement se fait généralement en milieu hospitalier. L’évolution est favorable mais des cas de nécroses musculaires irréversibles ont été décrits. D’un point de vue rénal, la nécrose tubulaire ( si elle s’est installée ) nécessite plusieurs semaines d’épuration extra-rénale…le temps que les tubules se régénèrent et que les reins fonctionnent normalement. Cette pathologie rare est à connaître car le principal traitement est en fait préventif et repose sur une préparation physique adaptée, un régime alimentaire correct, et une hydratation suffisante durant l’effort. Attention à l’automédication pouvant aggraver ce phénomène    (anti-inflammatoire).

De la même façon, tous les médicaments potentiellement toxiques pour les muscles (statines, fibrates), ou potentiellement toxiques pour les reins (IEC, sartan ), doivent être interrompus provisoirement en cas d’épreuve d’endurance prolongée, où le risque de déshydratation et de rhabdomyolyse est toujours possible. �ur ��s�r�