Dans le cadre d’une pratique sportive, les médicaments sont-ils dangereux uniquement en raison de leur inscription sur la liste des produits & méthodes interdites ?
Non et les exemples ne manquent pas.
Certains médicaments non dopants peuvent également avoir des effets indésirables graves chez le sportif. C’est le cas des psychotropes et du tramadol. Pour illustrer mes propos voici un article rédigé sur le tramadol.
TRAMADOL, DOPAGE & DANGER DÉFINITION
Le tramadol est un antalgique ( anti-douleur) appartenant à la famille des opioïdes. Il agit de deux manières différentes. Sa première action se réalise par le biais des récepteurs opioïdes , la seconde est un peu plus complexe et entraîne la libération de deux neuromédiateurs ( sérotonine , noradrenaline).
Pour être plus précis, le tramadol augmente les concentrations de ces neuromédiateurs en bloquant leur recapture. Sans rentrer dans des détails qui risquent de vous endormir, retenez simplement que ces neuromédiateurs se retrouvent en quantité plus importante. L’augmentation de leurs concentrations a un effet bénéfique sur la douleur. LE DOPAGE DANS TOUT ÇA ?
Il faut savoir que le tramadol n’est pas inscrit sur la liste des dopants. Il figure néanmoins sur une liste de substances que les laboratoires antidopages contrôlent mais dont la détection n’entraîne pas de sanction. On peut se poser la question de cette non inscription sur la liste des dopants compte tenu du fait que les morphiniques sont interdits. Les antidouleurs représentent des produits dopants à part entière car ils retardent l’apparition de la douleur et donc la perception de l’effort. Forcément si l’effort paraît plus « facile » …un athlète pourra aspirer à de meilleures performances. Il faut savoir qu’entre 2012 et 2015 , 80 % des cas de détections du tramadol lors de contrôles inopinés concernaient des sportifs de disciplines d’endurance ( cyclisme, marathon etc…)
UN EFFET AVÉRÉ SUR LES PERFORMANCES ?
Une étude menée sur 30 cyclistes de bon niveau a montré un effet positif sur la performance. Pour vous la résumer brièvement, une partie d’entre eux recevaient un placebo et les autres 100mg de tramadol 2h avant un test de 20min sur ergomètre. Un test de puissance maximale fut également réalisé. Chez les sportifs ayant reçu du tramadol, une hausse des performances de 5% fut constatée. La puissance maximale quant à elle resta inchangée Cette augmentation de performance serait la résultante de deux phénomènes concomitants: effet antidouleur retardant la pénibilité de l’effort + effet sur l’humeur. Le tramadol en raison de son action sur certains neuromédiateurs entraîne un effet dysphorique. Plus exactement un effet anti-dépresseur.
EFFETS SECONDAIRES
Ils sont relativement nombreux. Je passe sur les bénins ( nausées, vomissements, somnolence, hypersudation, maux de tête, perturbations du bilan hépatique ) afin de vous présenter les effets d’une gravité certaine !
Ils vont de la dépression respiratoire aux troubles de la conduction cardiaque en passant par …la toxicomanie ! En effet en raison de son effet sur les récepteurs opioïdes et du phénomène de tolérance, une personne qui prendra du tramadol augmentera progressivement les doses pour espérer retrouver le même effet. Les cas d’intoxications en raison de dose maximale journalière multipliée par 3,4 voire 5 sont fréquents. Les dérives vers d’autres drogues sont fréquents quand l’effet du tramadol s’estompe. Augmenter ses performances de 5% pour se retrouver addict à un dérivé morphinique ou victime d’un trouble de conduction cardiaque durant un effort ? D’autant plus que l’hypersudation qu’entraîne le tramadol a des conséquences cardiaques en diminuant le volume du sang…le cœur va donc devoir augmenter sa capacité de pompage…et donc accroître de manière non négligeable les accidents cardiaques.
N’oubliez pas ce principe de base, l’effort physique potentialise les effets secondaires de tout les médicaments ! H��sY�r�
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