L’activité physique et la sédentarité sont des déterminants de santé majeurs. La pratique d’une activité physique, même modérée, joue un rôle important dans la prévention et la prise en charge des principales maladies chroniques non transmissibles (maladies cardio-vasculaires, certains cancers, diabète, obésité, ostéoporose…) ainsi que dans l’amélioration de la santé psychologique (Khan et al. 2012). Les effets de l’activité physique sont bénéfiques quels que soient l’âge, le sexe et l’état de santé. L’inactivité physique est considérée aujourd’hui comme la première cause de mortalité évitable, devant le tabagisme (Pen et al. 2012). La sédentarité constitue elle un facteur de risque de mortalité et de morbidité (Katzmarzyk et al. 2009, Pate et al. 2008, Owen et al. 2010, Chi Pang Wen, 2011, Tremblay et al. 2012) indépendamment du niveau d’activité physique.

Est définie comme « sédentaire » toute activité éveillée qui se déroulent en position assises ou allongées. La sédentarité se caractérise par la réduction progressive de l’effort physique dans la plupart de nos actes quotidiens. La sédentarité est devenue aujourd’hui un enjeu de santé publique majeur. En effet, plus de 70% des Français seraient sédentaires c’est-à-dire qu’ils passeraient plus de 7 heures par jour assis ou allongés (ONAPS, 2019). La sédentarité ne doit pas être confondue avec l’inactivité physique qui implique elle que l’individu n’atteigne pas le minimum d’activité physique recommandé par l’OMS, soit 150 min hebdomadaire d’activité physique modérée, ou 75 min hebdomadaire d’activité physique intense chez l’adulte (OMS, 2010)

Ainsi une personne peut elle être active physiquement mais également sédentaire. C’est par exemple le cas des nombreuses personnes qui passent une grande partie de leur journée en position assise mais qui effectuent une séance de sport chaque jour. L’inactivité physique et le comportement sédentaire ont chacun des effets sur la santé qui leur sont propres et qui doivent être abordés séparément si l’on veut mieux comprendre leurs mécanismes distincts.

Rester assis ou allongé quotidiennement plusieurs heures s’accompagne de nombreux effets délétère, notamment sur le plan cardio-métabolique :

  • Baisse la quantité et l’activité de la lipoprotéine lipase, avec pour conséquences une hausse de la concentration sanguine en triglycérides, des lipoprotéines de faible densité (LDL), et une baisse de celle en lipoprotéines de haute densité (HDL)
  • Diminution de la sensibilité à l’insuline
  • Effets néfastes sur le métabolisme des glucoses, avec une diminution de la concentration en protéines transporteuses de glucose (GLUT-1 et GLUT-4) 
  • Effet néfaste sur la densité minérale osseuse 
  • Effet néfaste sur la tension artérielle 

Ces adaptations du corps à la sédentarité sont fortement corrélées à un risque accru de développer ou d’aggraver des maladies chroniques telles que l’insuffisance cardiaque, les maladies cardiovasculaires, l’accident vasculaire cérébral, le diabète de type 2, l’hypertension, certains cancers ou encore l’ostéoporose. La sédentarité est donc un facteur de risque de maladies chroniques et sa diminution est associée à des bénéfices pour la santé.

Pour agir sur la sédentarité et l’état de santé on sait aujourd’hui qu’il faut à la fois limiter les comportements sédentaires et promouvoir l’activité physique.

En ce qui concerne la pratique d’une activité physique régulière, la méta-analyse d’Ekelund & al. (2016) a mis en évidence le fort potentiel de l’activité physique dans la prévention globale des maladies qui rongent nos sociétés modernes, et montre que si de longues périodes assises ne peuvent être évitées durant la journée, l’effet négatif sur la santé associé à ce temps sédentaire peut être contrecarré en partie par une augmentation de l’activité physique à d’autres moments de la journée.

En ce qui concerne la réduction des activités sédentaires, il semblerait que même une activité physique suffisante ne protège pas totalement des effets délétères de la sédentarité sur la santé (Bigard et al. 2019, Ekelund & al., 2016)

Si la réduction des plages prolongées de sédentarité est difficile, il est possible de fractionner les activités sédentaires en prenant des pauses actives régulièrement  (marcher une minute, aller boire un verre d’eau, faire une tâche ménagère,…). Ainsi les individus dont la sédentarité s’étend sur de longues périodes ininterrompues ont un profil cardiométabolique et un risque de mortalité plus élevé comparé à celui des personnes qui interrompent leurs périodes de sédentarité, indépendamment de la durée totale de sédentarité (Healy & al., 2011 ; Diaz & al., 2017).

A l’heure où l’existence sédentaire tend à devenir la norme, et constituent un véritable fléau, il semble urgent de réagir pour lutter contre les comportements sédentaire et augmenter notre niveau d’activité physique quotidienne. Une prescription qui apparait simple mais qui pourtant est loin d’être appliqué au quotidien dans nos sociétés. Alors, bougez, bougez bougez! Il en va de votre santé.

Florian POURHADI

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